Paris, le 11 juillet 2002 - n° 18-2002
ACCORD NATIONAL SUR LE DROIT SYNDICAL
L'infamie
Aussi pitoyable qu'il y paraisse, les dirigeants de la
Caisse nationale ont trouvé des partenaires pour amputer scandaleusement
le droit syndical dans notre Groupe. Ce coup, impactant directement la défense
des intérêts du personnel, ne pouvait être porté sans
complicités internes au mouvement syndical. En privilégiant leur
seul intérêt boutiquier, les complices se sont identifiés
: CFTC, CGC et FO.
Amputation générale
Globalement, cette infamie priverait le mouvement
syndical en Caisse d'épargne de :
· 100.000 heures annuelles,
· 1.100 personnes accrédités syndicalement puisque leur
nombre tomberait de 1.400 aujourd'hui à moins de 330... Tout cela faisant
lourdement défaut pour faire respecter les droits de la profession et
de ses salariés.
et attention toute particulière !
Concernant plus particulièrement le Syndicat Unifié, organisation
majoritaire ayant recueilli 39,62% des suffrages lors de la dernière
élection nationale, les choses sont bien concrètes :
· Le quota annuel d'heures dont il dispose jusqu'alors serait ramené
de 70.000 à 12.000 h.
· Le nombre de personnes qu'il accrédite syndicalement devrait
chuter de 350 à ... 84 !
Pour bons et loyaux services
Il n'était pas aisé pour les dirigeants de la CNCE de
trouver des signataires acceptant de réduire de façon aussi drastique
le droit syndical national dans le Groupe. Les syndicats les moins représentatifs
semblaient tout désignés puisqu'on pouvait, sans grand préjudice,
accroître les moyens que les urnes leur refusaient.
venez donc à la soupe !
Alors que la piètre audience nationale de la CFTC (4,68% en 1998)
ne la dotait d'aucun moyen, les syndicats majoritaires, dans un souci de pluralité
d'expression, décidaient de la doter de 8.500 heures par an. Pour autant,
cela n'a pas empêché la CFTC en 2002 de signer le texte de la CNCE
qui supprime 100.000 h/an du pot syndical commun. Elle a obtenu en échange
une rallonge annuelle de 3.000 heures sans qu'il lui soit nécessaire
d'augmenter son audience. Première à montrer le chemin de la signature
à ses tristes comparses, elle aurait été plus avisée
en puisant l'inspiration dans une bibliographie qui lui est familière
: un illustre précédent aurait alors pu l'en dissuader (1).
Un petit air de Faust ?
FO (8%) et la CGC (7%), maintiendraient globalement leur dotation :
toute félonie ayant un prix, leur souci majeur s'est successivement focalisé
sur des sujets ô combien importants : un bureau, un téléphone
portable, un photocopieur, et 30.000 euros par an. Chacun ne se sent-il pas
rassuré que les moyens de ces organisations (dont l'historique a montré
combien elles étaient actives pour défendre le personnel du Groupe),
soient préservés voire améliorés ? Quant aux moyens
des organisations majoritaires
Les choses ne se passeront pourtant pas aussi simplement
puisque, rejoint en cela par la CFDT et la CGT, le Syndicat Unifié a
fait opposition. Ainsi cet accord ubuesque est-il réputé non écrit.
Le crime ne paie pas dit-on...
(1) Rappel : Un certain Iscariote (Judas
de son prénom) n'a-t-il pas lui-même reçu 30 pièces
d'argent pour le prix de sa trahison en livrant celui dont il partageait le
quotidien ? Rongé par le remords, il jetait ensuite les pièces
d'argent dans le temple avant de se retirer et d'aller se pendre.
Le secrétariat national
Bernard Charrier, Gérard Commarmond, Patrick Galpin,
Serge Huber, Bettina Larry
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